Résultats GRP 2024 : Performances, Moments Forts et Analyse de l’édition #

Classements et podiums du Grand Raid des Pyrénées 2024 #

L’édition 2024 du GRP a tenu toutes ses promesses avec des podiums inédits et une densité de niveau rarement observée sur les différentes distances. Sur l’Ultra 160, Rémi Gillie et Anne Champagne se sont illustrés par leur maîtrise stratégique et leur résistance à la chaleur écrasante lors des passages clés. Notons les écarts serrés entre les premiers hommes et femmes, révélant une élévation générale du niveau.

À titre d’exemple, sur la distance reine de 164 km, Rémi Gillie s’est imposé en 23h12’45 » après une lutte acharnée avec Grégory Baiset (23h27’10 ») et Claude Dolet (23h44’36 »), tandis qu’Anne Champagne, première féminine, a réalisé une performance de 28h39’12 ». Les classements par catégorie ont consacré des élites expérimentés mais aussi quelques révélations, avec des temps remarquables en Master 2 et Master 3.

• Ultra 160 : Rémi Gillie (H), Anne Champagne (F)
• 80 km : Edgar Dumas premier en 10h58’21 »
• 42 km : Roxanne Augé (F), Stéphane Biau (H)
• Surprises : De nouveaux noms sur le 120 km ont animé la course avec des stratégies offensives et des retours spectaculaires.

La densité de concurrents performants au-delà de la 10e place rend compte de la compétitivité extrême de cette édition, avec une dynamique qui reflète l’émulation du trail international : chaque erreur se paie cash, et la lucidité reste décisive dans les derniers kilomètres.

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Participation record et diversité des formats #

Le GRP 2024 a franchi un cap avec près de 8 000 inscrits, un record absolu depuis la création de l’événement. Cette affluence traduit la renommée croissante du raid et la diversité des publics, avec une répartition équilibrée entre coureurs français, espagnols, italiens, britanniques, et même quelques engagés venus du Japon et du Canada. Comparé à 2023 (6 900 engagés), la progression est notable.

Le succès s’explique par la multiplication des formats, qui permettent à tous les profils de s’exprimer. Six formats étaient proposés : du Tour des Lacs (40 km) à l’iconique Grand Tour des Pyrénées (160 km).

• 40 km : Format découverte, très prisé par les primo-coureurs
• 60 km : Technique et sélectif, avec dénivelé marquant
• 80 km : La grande classique, souvent utilisée comme rampe vers les 100 miles
• 120 km : Pour les athlètes aguerris recherchant l’expérience Ultra
• 160 km : Épreuve phare, synthèse de tous les défis du massif
• Relais équipes : Attractif pour le collectif et la découverte du format ultra

La variété des distances a permis de fidéliser un public large tout en favorisant le renouvellement du plateau, chaque format ayant livré ses propres histoires et exploits.

Moments clés et conditions extrêmes de la course #

Les conditions météorologiques ont marqué cette édition d’une empreinte indélébile. Le départ à l’aube de Vielle-Aure a lancé les coureurs dans une atmosphère tendue et solennelle. Les premières heures, entre Saint-Lary et la montée du restaurant Merlans, ont été relativement clémentes. Mais dès le passage dans le parc du Néouvielle, la chaleur est devenue le principal adversaire.

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La section entre La Mongie et le col de Sencours a cristallisé les difficultés, transformant cette portion en véritable juge de paix. Le thermomètre dépassait les 34°C, provoquant de nombreux arrêts et des crises de déshydratation chez plusieurs favoris. Sur cette section, la solidarité s’est exprimée avec force : ravitaillements improvisés, partages de glace entre inconnus, encouragements mutuels à chaque sommet atteint.

• Abandon de favoris sur blessure ou épuisement thermique
• Gestion des stocks d’eau cruciale entre La Mongie et Sencours
• Passage du Néouvielle : terrain technique, éboulis traîtres, vigilance extrême requise

L’ensemble des finishers témoigne de l’exigence physique et mentale imposée par l’édition 2024, qui restera gravée comme l’une des plus difficiles à gérer du point de vue thermique et logistique.

Retour d’expérience des participants #

Les récits des coureurs, recueillis à l’arrivée comme sur les réseaux sociaux, offrent une perspective authentique sur la réalité vécue sur le terrain. Plusieurs soulignent la difficulté de gérer la chaleur, la nécessité de s’adapter en permanence à la topographie et d’accepter des moments de doute. Pour beaucoup, le passage du col de Sencours constitue un tournant psychologique : certains ont puisé dans leurs réserves inédites, d’autres ont préféré l’abandon, estimant qu’une telle décision fait partie intégrante de l’expérience ultra.

Les stratégies adoptées varient selon le niveau d’expérience : gestion prudente de l’allure, choix rigoureux de l’alimentation, recours à la marche sur les portions les plus exposées. Les émotions dominent souvent le rationnel, en particulier lors du passage des points de contrôle emblématiques, comme le refuge de Barroude ou la base vie de Sainte-Marie.

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• Stratégies d’évitement de la surchauffe : stop fréquents à l’ombre, immersion dans les torrents
• Gestion de l’échec : acceptation, apprentissage, élaboration de nouveaux plans d’entraînement
• Ressenti à l’arrivée : épuisement extrême, fierté d’avoir surmonté les obstacles, gratitude envers les bénévoles

La notion de réussite s’élargit ici : pour beaucoup, finir, c’est déjà triompher, et ne pas finir, c’est apprendre sur soi-même et sur la discipline.

Impact et enjeux du GRP 2024 sur le calendrier trail international #

Positionné comme avant-dernière manche des World Trail Majors, le Grand Raid des Pyrénées 2024 occupe une place stratégique dans la saison mondiale. Les points attribués comptent pour le classement général, influant sur la tactique de nombreux élites internationaux venus sécuriser leur position avant la dernière échéance en septembre.

L’attractivité du GRP dépasse le seul plan sportif : la visibilité offerte par l’événement bénéficie aux marques techniques, mais aussi aux territoires traversés, qui valorisent leur patrimoine naturel et touristique. Le rayonnement international accélère la professionnalisation du plateau et élargit l’audience médiatique de la discipline.

• Afflux d’élites : plus de 50 coureurs classés ITRA +800
• Couverture média renforcée : livestreaming, suivi GPS, analyses en temps réel
• Effet sur le tourisme local : hausse de fréquentation hors-saison

Le GRP 2024 s’encre comme un rendez-vous majeur du calendrier mondial, favorisant l’émulation et l’investissement à la fois sportif et institutionnel.

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Analyse des résultats sous l’angle de la performance et de la préparation #

Les facteurs de performance observés cette année soulignent l’évolution constante du niveau d’exigence. La gestion de l’altitude (parcours entre 800m et 2600m), du dénivelé positif supérieur à 10 000m sur le 160 et de la nutrition en conditions chaudes se sont révélés déterminants. Les leaders utilisaient du matériel optimisé : vestes thermiques ultra-légères, montres GPS avec gestion énergétique avancée, et gels à libération différée pour limiter les coups de pompe.

Facteur de performance	Influence sur la course	Exemple concret 2024
Gestion de l’altitude	Adaptation accrue, moins de contre-performances en descente	Rémi Gillie a maintenu son rythme jusqu’à Sencours malgré le manque d’oxygène
Alimentation	Évitement de la fringale et des troubles digestifs	Anne Champagne a alterné solide et liquide sur les 70 derniers kilomètres
Matériel technique	Gain de poids et réduction de la fatigue musculaire	Utilisation massive de chaussures à plaque carbone chez les top 15

L’analyse des abandons met en lumière le rôle décisif de la gestion de course : hydratation, choix des temps de pause, anticipation des segments difficiles. Les enseignements majeurs pour les futurs participants résident dans la préparation spécifique à la chaleur et l’acclimatation à l’altitude, qui font la différence entre finishers et abandons.

• Anticipation logistique : repérage du parcours, préparation mentale, gestion dynamique de l’effort
• Équipement allégé : bâtons carbone, nutrition customisée, textiles adaptés au soleil
• Récupération post-course : immersion cryogénique, alimentation riche en antioxydants

Notre avis : la progression du niveau général appelle à des préparations de plus en plus ciblées, où l’adaptabilité et la gestion du risque sont au moins aussi déterminantes que la forme physique initiale.